Les prix des logements connaissent, une nouvelle fois, une hausse importante qui suscite l’inquiétude des candidats à l’achat d’une propriété privée.
Le temps est venu de trouver une solution radicale à ce problème qui taraude aussi bien les professionnels du secteur que les acheteurs.
Acheter une maison est devenu, de nos jours, un rêve difficile, voire impossible, vu le coût des habitations proposées à la vente. Construire une maison est également hors de portée, compte tenu des prix des matériaux de construction et de l’entreprise qui se chargera des travaux. Le Tunisien est-il condamné donc à passer sa vie en tant que locataire ? Encore faut-il préciser que le tarif des maisons en location connaît régulièrement une révision à la hausse. Le fonctionnaire tunisien non propriétaire d’un logement consacre une grande partie de son salaire pour la location. Certains fonctionnaires ont souscrit à l’épargne logement, alors que d’autres se tournent vers leurs banques en vue de bénéficier d’un crédit logement.
C’est dire que la situation du secteur immobilier n’est pas des plus reluisantes. Même les promoteurs immobiliers se plaignent, ces derniers temps, d’une stagnation de leur activité vu le prix élevé des habitations mises à la vente. D’où la nécessité de trouver des solutions radicales pour changer la donne et permettre à ce secteur de trouver son dynamisme habituel au grand bonheur aussi bien des candidats à l’achat d’un logement qu’aux professionnels.
Une hausse inquiétante
D’après les dernières statistiques de l’Institut national de la statistique (INS), l’indice des prix de l’immobilier (Ipim, année de base 2015) a augmenté de 7%, à fin mars 2021, par rapport à la même période de l’année précédente. Cette hausse est justifiée, notamment, par l’accroissement des prix des villas de 14,4%. Les propriétaires des villas affichent des prix exorbitants, ce qui rend ces propriétés à la portée des personnes vraiment aisées financièrement. Les prix diffèrent, bien entendu, selon la zone géographique. Les Tunisiens savent, à titre d’exemple, que les villas situées à La Marsa, Gammarth et Raoued sont beaucoup plus chères que celles qui se trouvent à Boumhel, Ben Arous et Yasminet.
Pour ce qui est des prix des terrains constructibles et d’appartements, ils ont évolué, respectivement de 6,2 et de 6,1%. Les terrains viabilisés et destinés à la construction de logements se trouvent dans plusieurs régions du pays. Le citoyen est appelé à faire preuve de prudence pour ne pas être dupé. Il s’est avéré que certains propriétaires de terrains usent de subterfuges pour inciter les candidats potentiels à un logement à acheter un terrain non viabilisé et non destiné à la construction. Après l’acquisition dudit terrain selon un contrat en bonne et due forme, ils s’aperçoivent qu’ils ont été pris au piège.
La prudence est également exigée lors de l’acquisition d’un logement. Le prix ne doit pas être le seul critère à prendre en considération pour s’offrir un chez soi. Il faut tenir compte également de l’état de la construction (l’âge du bâtiment) et des différents accessoires (sanitaires, cuisine, canalisation). Car une fois le contrat conclu, l’acheteur n’a plus le droit de se plaindre et doit supporter tous les défauts constatés dans ladite construction. Certains propriétaires veulent se débarrasser de leur bien immobilier ancien sans faire les travaux de rénovation nécessaires ni assurer la maintenance des accessoires.
Une situation désastreuse
En comparaison avec le 4e trimestre 2021, les prix de l’immobilier ont accru de 2,3%, suite à la hausse des prix des maisons et des terrains de 3%, et des appartements de 0,8%. Les Tunisiens sont donc appelés à économiser davantage pour pouvoir accéder à un logement décent. C’est un rêve qui demeure encore difficile à concrétiser avec la hausse des prix.
Les promoteurs immobiliers expliquent une telle envolée des prix des logements, notamment, par la révision à la hausse des matériaux de construction et les taxes imposées à chaque acquisition d’un terrain bâti. Cette situation désastreuse se traduit par une léthargie des activités du secteur immobilier et l’impossibilité pour le citoyen d’avoir sa propriété.
Dans tous les cas, ce sont les candidats à l’achat d’un logement qui paient les effets de cette crise immobilière qui dure déjà depuis cinq ans au moins. Une telle situation a favorisé les constructions anarchiques dans des terrains non viabilisés et qui ne sont pas destinés à la construction. Les propriétaires des villas ou de maisons ont effectué, pour leur part, des extensions pour loger toute la famille, sans demander l’autorisation des services municipaux.
Ainsi, les quartiers ont connu une déconfiguration et l’extension urbaine est parfois effectuée à la volée sans respecter les critères et normes exigés d’une urbanisation homogène et cohérente.
L’INS a fait état, aussi, de l’augmentation de transactions foncières, durant le premier trimestre 2021, de 16,8%, lesquelles ont touché surtout les terrains constructibles (18,6%) et à un niveau moins important les appartements (11,8%) et les villas (6,1%). Les Tunisiens se débrouillent comme ils peuvent en contractant souvent des crédits bancaires pour acheter un terrain ou une maison.
Mais le remboursement se fait sur plusieurs années avec une révision périodique pour les taux d’intérêt variables, ce qui rend le coût du crédit encore plus élevé.